La préfète à l’écoute de la filière élevage du département
La préfète s’est rendue ce lundi chez Richard Courtigné, éleveur à Brèches.
L’occasion de rappeler l’impact de la perte de l’ICHN, de présenter la démarche Label Grand boeuf et d’évoquer la nécessité des réserves d’eau.
La préfète s’est rendue ce lundi chez Richard Courtigné, éleveur à Brèches.
L’occasion de rappeler l’impact de la perte de l’ICHN, de présenter la démarche Label Grand boeuf et d’évoquer la nécessité des réserves d’eau.
C’est sous un beau soleil de printemps que Richard Courtigné a accueilli ce lundi la préfète, Marie Lajus, sur son exploitation d’élevage bovin allaitant. Après une visite dans les vignes gelées, il était urgent pour la FNSEA 37 que la première représentante de l’Etat dans le département vienne écouter les problèmes et aspirations d’autres filières. Pour Damien Lamotte, directeur de la DDT, il était important que, trois ans après la nouvelle carte des zones défavorisées, cette visite se déroule chez un éleveur perdant l’ICHN (indemnité compensatoire du handicap naturel).
Chercher une valeur ajoutée
Richard Courtigné a expliqué l’impact de la perte de l’ICHN pour les éleveurs de la zone : 7 800 € chez lui – mais jusqu’à 20 000 € chez des voisins en Gaec – non compensés, et surtout la recherche d’une nouvelle valeur ajoutée d’un point de vue individuel, mais aussi collectif.
Pour faire ressortir les pistes individuelles, les sortants ICHN se sont vu proposer gratuitement des audits d’entreprise. Cette visite a permis d’en faire une présentation (voir encadré). Il ressort que chez les éleveurs accompagnés, la maitrise technique est là. Même s’il y a toujours des améliorations possibles, la gain technique est faible. C’est donc ailleurs qu’il faut aller chercher de nouvelles plus-values.
Label Grand boeuf
Richard Courtigné et Fabienne Bonin ont pu exposer la démarche Label Grand boeuf, qu’ils développent et portent au niveau de la chambre d’agriculture. C’est une démarche de Label rouge Bleu-Blanc-Coeur, accessible à tous les éleveurs du département. Sous condition de respecter le cahier des charges et l’agrément par l’ODG (organisme de gestion du label), ils peuvent commercialiser leurs animaux à 4,60 € le kg, soit 0,60 € de plus que le prix du marché pour un peu plus de 0,20 € de charges en plus.
Pour l’instant, le conseil départemental et les cantines des collèges sont intéressés par la démarche. Un groupement d’achat a d’ailleurs été créé pour cela. Le débouché collèges représente actuellement environ 300 bovins et 30 éleveurs sont entrés dans la démarche. Il faudra trouver d’autres débouchés pour un retour significatif dans les élevages du département. L’éleveur de Brèches en est pleinement conscient et a d’autres atouts dans sa manche : « Il faut aussi accompagner l’engraissement dans le département et consolider le travail avec l’abattoir de Bourgueil par exemple. La commercialisation d’animaux nés, élevés, abattus et transformés en Touraine est un objectif important. »
Créer des réserves d’eau
Pour maintenir et développer les capacités de production des exploitations, il faut de l’eau. Pour Henry Frémont, président de la chambre d’agriculture, « c’est évident qu’il est difficile d’augmenter les prélèvements en nappes et rivières, il est donc indispensable de construire des réserves. Mais les agriculteurs doivent pourvoir les réaliser à un coût raisonnable et en étant sûrs de pouvoir les remplir, donc en pouvant pomper en forage l’hiver. »
Pour cela, il faut sécuriser l’émergence des projets et ouvrir en collectif les subventions aux nouveaux irrigants. C’est primordial pour la souveraineté alimentaire, mais aussi la transmission des exploitations, tant en élevage qu’en grandes cultures. Il est actuellement très difficile de lancer des projets car les freins réglementaires, financiers et sociaux sont très importants.
Un projet d’ASA
Richard Courtigné a également présenté le projet de l’ASA (association syndicale autorisée) du Castelvalérie, qu’il préside et qui vise à drainer des terres et créer des bassines pour sécuriser la production de grandes cultures et de fourrages. Avec ce printemps sec et les premières coupes d’herbe à faible rendement, ce genre de projet semble vital pour le maintien des exploitations. Les responsables agricoles ont demandé plus qu’un soutien : un affichage fort des services de l’Etat à faire émerger des réserves dans le département.