CONSEILS SANITAIRES
« Vaccinez massivement ! »
Qu’elles proviennent des Pays-Bas pour la FCO 3 ou d’Espagne pour la MHE, les épizooties prennent de l’importance en Touraine ces dernière semaines. Hervé Denis, vétérinaire pour animaux de rente installé à Château-Renault, apporte ses conseils.
Qu’elles proviennent des Pays-Bas pour la FCO 3 ou d’Espagne pour la MHE, les épizooties prennent de l’importance en Touraine ces dernière semaines. Hervé Denis, vétérinaire pour animaux de rente installé à Château-Renault, apporte ses conseils.
Propagées par le vent, FCO et MHE se déplacent par le moucheron du genre culicoïde, seul vecteur aujourd’hui connu. « Ces maladies ne sont pas transmissibles entre animaux d’élevage, introduit Hervé Denis, vétérinaire. Ce sont les insectes femelles qui piquent les bovins et les ovins pour nourrir leurs œufs. » Mais ces moucherons hibernent l’hiver. « Ils se reproduisent tout au long de l’année. Durant l’été, les œufs éclosent et la descendance est vectrice à son tour. En revanche en période hivernale, les moucherons hibernent. Le risque de contamination est donc limité. Mais il peut repartir de plus belle au printemps », prévient le vétérinaire.
GRATUITÉ DES VACCINS FCO 3 SOUS CONDITIONS
Pour la FCO 3, l’Etat français propose la gratuité des doses de vaccins afin de prévenir la maladie au printemps. « Il faut vacciner maintenant pour limiter les conséquences de ce virus dès le retour des beaux jours, période à laquelle le moucheron vecteur fera sans doute son grand retour », martèle Hervé Denis. Pour la MHE, le département n’est pas un secteur où la gratuité du vaccin est de mise actuellement. « Il s’élève entre 10 et 11 euros pour un bovin », précise-t-il.
En revanche, pour qu’un éleveur se voit délivrer les doses de vaccins, l’élevage doit être déclaré et les doses en question délivrées par le vétérinaire sanitaire de l’élevage. La crainte d’Hervé Denis se porte sur les quelques ovins détenus par des particuliers. « Bien souvent non déclarés, ces cheptels ne pourront accéder à la vaccination, et ils risquent de constituer des réservoirs du virus », met-il en garde.
VACCINER MAINTENANT EN PRÉVISION DU PRINTEMPS
Actuellement, Hervé Denis incite les éleveurs à vacciner massivement. « Si techniquement vous pouvez le faire, faite-le rapidement ! Si en revanche ce n’est pas possible, parce que les animaux pâturent encore par exemple, venez tout de même chercher les vaccins tant qu’il y en a. Vous pouvez les conserver au réfrigérateur plusieurs semaines », recommande-t-il. Au printemps, le professionnel conseille de poursuivre la vaccination tout en désinsectisant préventivement les cheptels. « Il existe des produits à appliquer sur le dos des animaux qui ont une rémanence de trois voire quatre semaines », indique-t-il. Mais il relativise : « ce genre d’épizootie n’est pas nouveau. Nous en avons connu une similaire en 2007. Déjà le vaccin était obligatoire. Aujourd’hui, sur l’ensemble des éleveurs que je suis, j’ai relevé deux cas de FCO 3 et un de MHE. » Côté effets secondaires, il se veut rassurant : « sur les 4 000 doses que j’ai distribuées ces dernières semaines, je n’ai relevé aucun effet indésirable. La courbe des avortements est déclarée et surveillée. On ne relève aucune hausse notable », conclut-il.
Rappel des doses
Les vaccins actuels nécessitent deux injections à 21 jours d’intervalle de :
• 4 ml pour les bovins,
• 2 ml pour les ovins.