Gestion sanitaire
Un mot d’ordre : la prévention
Dans une société où le bien-être animal est dans l’air du temps, la gestion sanitaire d’un élevage peut constituer une vraie problématique suivant les moyens techniques et humains de l’exploitation.
Dans une société où le bien-être animal est dans l’air du temps, la gestion sanitaire d’un élevage peut constituer une vraie problématique suivant les moyens techniques et humains de l’exploitation.
Gaby Barillet, jeune associé laitier de Frédéric Cathelin depuis 2017 à EARL de la Grange Hacquet (Sepmes), prône la prévention dans le domaine sanitaire. Leur cheptel compte actuellement 75 laitières. Ce dernier évolue sur 70 ha, dont une partie est consacrée à la production de maïs, permettant ainsi une autosuffisance pour cet aliment.
Face à cette contrainte d’espace, les éleveurs ont adopté des pratiques de prophylaxie rigoureuses, évitant ainsi au maximum la mise en quarantaine des individus, qui peut s’avérer complexe surtout en période hivernale, mais également l’utilisation systématique des antibiotiques.
Cela passe par une attention accrue du comportement des animaux et par le respect consciencieux des règles d’hygiène. De ce fait, « toutes les cases individuelles sont curées, brossées et désinfectées entre chaque veau », précise Gaby Barillet. Tout comme l’infirmerie, qui fait également office de box de vêlage, est « aérée, lavée au nettoyeur haute pression et désinfectée après le passage de 3 à 4 vaches maximum ». En cas de maladie, pour éviter les contaminations, les individus sains sont soignés avant tout contact avec l’animal malade.
Des précautions qui payent
Grâce à la mise en oeuvre de ces pratiques, une nette diminution des récidives, notamment des mammites, a été observée. Par ailleurs, l’utilisation d’antibiotiques comme le Cepravin est limitée aux cas de grosses infections. En effet, si lors des contrôles, le seuil ne dépasse pas les 100 000 cellules, la pose d’un obturateur peut suffire sans complément de traitement. Si cette technique alternative représente un coût supérieur par rapport aux procédés classiques, elle a pour avantage de limiter le développement des biorésistances, un enjeu majeur des filières d’élevage. Impliquée dans cette démarche, l’EARL de la Grange Hacquet est adhérente au Plan Sécurité Elevage (PSE), qui lui permet de bénéficier, entre autres, de réductions sur un bon nombre de médicaments.
Pour aller encore dans le sens du bien-être animal, les deux éleveurs pratiquent l’écornage thermique des veaux. En plus de donner entière satisfaction, « cette technique réduit le stress de l’animal, comme il est anesthésié, et évite considérablement le phénomène de repousse », assure le jeune agriculteur. Quand un décès survient dans le troupeau, l’équarrissage est pratiqué dans les meilleurs délais, sauf si la cause de la mort est inconnue. Dans ce dernier cas, une autopsie est systématiquement réalisée par un vétérinaire. Si les principes de prévention sont globalement les mêmes partout, leur mise en oeuvre concrète diffère d’une exploitation à une autre, suivant les moyens dont elles disposent.
Gaby Barillet a suivi diverses formations, telles que « éleveur et infirmier », mais il a surtout acquis ses compétences lors de son parcours d’installation, où éviter la contamination entre élevages était une priorité. Aujourd’hui, il continue à parfaire son savoir-faire grâce aux conseils prodigués par les vétérinaires et le GDS. Car pour lui une chose est sûre, « un animal malade représente un coût à la fois en temps et en argent ».