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Culture
Marigny, village en poésie

La poésie c’est de la magie. Vous voulez une preuve ? Eh bien en voici une. Dans le Richelais, le printemps des poètes a pris son temps pour fleurir à la fin de l’été.

« Du courage on en a !

Il faut savoir où chercher

Car là au fond de moi

Je sais qu’il est caché …»..

ainsi débute le poème « La recherche » écrit par des écoliers d’une école richelaise pour le « printemps des poètes ». Des vers pour évoquer le « Courage », thème 2020 du concours du Centre national de la Poésie.

A Marigny Marmande samedi 26 septembre (15h) , ce poème sera dit parmi d’autres lors d’une déambulation poétique traversant les rues de cette commune officiellement labellisée « village en poésie ». Un évènement co-organisé localement par l’équipe de bénévoles de la bibliothèque communale Andrée Chedid et la compagnie théâtrale du Halo. Après le thème du « désir », l’an dernier, « le courage » a inspiré les poètes confirmés tout comme les poètes en herbe. « Nous avons reçu 160 poèmes écrits par des adultes, des adolescents, des enfants, par de petits collectifs aussi » raconte Christophe Hurelle, comédien enseignant le théâtre en Val de Vienne. Bibliothécaires, enseignants, éditeur, comédiens, c’est à un jury éclectique que la difficile tâche de la composition du podium est confiée. Le poème est comme un lit de semence, où les graines poétiques restent en dormance ou au contraire germent pour que bondissent images et bouquets d’émotions parfois ténue, discrètes et profondes ou au contraire des sensations exubérantes et colorées. Par leur musicalité, les poèmes bercent des âmes consentantes, donnent vie à une brume attirante. Quand on y pénètre, la réalité s’estompe tandis qu’émergent les songes.

Telles des cavernes d’Ali-Baba, les poèmes s’ouvrent rarement à la première lecture, il faut parfois les lire et le relire pour trouver le « Sésame », ce ton juste qui fera vibrer leur corde de vie. Ce sont de simples mots pourtant, mais leur partition est si bien composée que de la bouche du récitant s’écoule un onde bienfaisante nourrissant l’esprit et le corps tout entier. Quand on prend le temps de s’ouvrir aux poèmes, on y retrouve ses émotions d’enfants, les odeurs ayant parsemées une vie, ses blessures et ses bonheurs aussi. Quelques mots que l’on a su soit même exprimer. Il arrive que le poème libère un esprit ressassant ses idées noires, comme un vent neuf et bon, soulevant la poussière de souvenirs anciens. Au principe de réalité, le poème oppose celui de l’abstraction bienfaisante.

  1. Mélaine Dupuis et Lucas Balavoine CM2 Champigny/V

Elle l’a dit !

« Je veux garder les yeux ouverts sur les souffrances, le malheur, la cruauté du monde ; mais aussi sur la lumière, sur la beauté, sur tout ce qui nous aide à nous dépasser, à mieux vivre, à parier sur l’avenir. » Andrée Chedid Ecrivaine et poétesse

 

 

 

La poésie un art du partage

Depuis 2011, la commune richelaise est le théâtre de déambulations poétiques. Villageoises et villageois de 7 à 77 ans arpentent rues et sentiers pour tout a coup, à la vue d’un arbre, d’une mare ou d’un simple abri bus, s’arrêter et déclamer. Parfois le parcours est pimenté d’un jeu de piste, d’un lâché de ballons ou d’une chasse aux œufs. Les enfants y dénichent alors des vers à la métamorphose express. Tout justes sortis de leur chrysalide, les voilà lancé à la cantonade ; aussitôt dits, aussi envolés. L’estaminet du village glisse aussi de petits poèmes sous les cafés tandis que la coiffeuse, malicieuse, offre des confiseries alexandrines. « Tout est parti de rencontres et d’un pari un peu fou explique Monique Thomas, l’une des bibliothécaires. Celui de faire sortir la poésie des clichés, du texte bizarre sorti d’une tête illuminée. » L’opération « mon poète à moi », initiée en 2011 par la bibliothèque du chinonais, a fait office de déclencheur. Depuis les séquences poésies s’invitent dans les écoles et la maison de retraite. Toutes les classes du village ont accueilli des poètes, quelques fois célèbres comme Alain Boudet, Béatrice Libert ou Carl Norac. « Les enfants ont tout de suite adhéré. La jeunesse est spontanée et réceptive à la poésie.  Ça leur parle » se réjouit Monique Thomas, ancienne institutrice.

 

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