Colère (légitime) d’un exclu du plan protéines
La FNSEA, la Fédération des oléprotéagineux ont demandé une rallonge du plan protéines, dont l’enveloppe dotée de 20 millions d’euros est jugée beaucoup trop maigre. Si le gouvernement n’est pas convaincu de la légitimité de cette demande, la FNSEA 37 lui suggère de lire le témoignage d’un éleveur.
La FNSEA, la Fédération des oléprotéagineux ont demandé une rallonge du plan protéines, dont l’enveloppe dotée de 20 millions d’euros est jugée beaucoup trop maigre. Si le gouvernement n’est pas convaincu de la légitimité de cette demande, la FNSEA 37 lui suggère de lire le témoignage d’un éleveur.
Julien Raffeau, éleveur à la frontière de l’Indre-et- Loire, du Loir-et-Cher et de l’Indre, a comme bien d’autres suivi les incitations gouvernementales du plan de relance et de son volet plan protéines. Mais doté de seulement 20 millions d’euros, c’est environ 250 - 300 000 euros par département, soit des miettes. Et pour finir, Julien doit « passer son tour ». Il exprime sa légitime colère à la lecture de son écran d’ordinateur qui lui annonce la mauvaise nouvelle.
« Cet affichage sur mon écran : “ Le premier guichet d’accès à la demande est clos ” et en gros, attendez, vous aurez peut-être quelque chose au 2ème tour (s’il y a lieu) me met en colère. Une très grosse colère. J’ai suivi les conseils pratiques de la chambre d’agriculture pour l’accès au dossier : “ ouvrez et fermez votre dossier plusieurs fois ”. Les techniciens n’y sont pour rien, mais je n’ai jamais réussi à valider mon dossier à chaque fois que j’allais sur le site FranceAgriMer. Est-ce que c’est un problème de cette fameuse “ fracture numérique ” ?
Dans ma colère, cela me donne le sentiment que c’est comme s’ils avaient rassemblé par voie de publicité une foule affamée à crever (Ndlr : les agriculteurs), qu’ils avaient balancé une corbeille de pain depuis le balcon et que la foule se battait pour en attraper un au vol (Ndlr : être dans les premiers à avoir un dossier FranceAgriMer validé).
Cette aide ne relance pas le secteur de l’élevage, ça invite à la révolte ! Du coup, on patiente en attendant peut-être une prochaine corbeille de pain ? Ou on se casse et on tourne le dos à tout ce qui se passe ? Ou on monte au balcon… ? Je ne sais pas ! On veut que l’on fasse des protéines franco-françaises en élevage, avec des grands mots “ d’indépendance par rapport au soja argentin ” (Ndlr : OGM). Mais moi concrètement, si je sème de la luzerne il me faut une presse en état pour la récolter. Les bonimenteurs ont-ils compris que la décision de semer ou pas ces fameuses sources à protéines est à prendre bientôt par les éleveurs ? Ont-ils compris que nous n’avons pas les moyens de financer totalement les outils nécessaires et que l’on ne peut pas attendre un hypothétique 2ème tour d’accès à l’aide : il risque de venir après la date d’achat des semences, après les semis. Messieurs, Mesdames, il y a une intendance avant : l’avez-vous compris ? »
La FNSEA 37 rappelle que le gouvernement doit comprendre que les propos des agriculteurs : « on est prêt au changement si on nous en donne les moyens » sont sincères. Ce ne sont pas des propos de façade. Les engagements des organisations agricoles, du syndicalisme FNSEA, de la chambre d’agriculture, des OS, non plus !
Remontez-nous vos projets pour faire pression sur les pouvoirs publics »
PLAN DE RELANCE/ Il y a un fossé entre les ambitions affichées et les budgets réels. La FNSEA CVL se mobilise pour défendre une enveloppe supplémentaire.
Dans le cadre du plan de relance, début janvier 2021, trois appels à projets (APP) ont été ouverts par FranceAgriMer. Ceux-ci concernent du matériel pour le plan protéines et des agroéquipements pour faire face à la transition agroécologique et au changement climatique.
Les APP sont en théorie ouverts jusqu’au 31 décembre 2022. Or, à ce jour, l’enveloppe des « investissements amont » du plan protéines a été consommée en une seule journée et les jours sont comptés pour les APP agroéquipements. Cette gestion au fil de l’eau ne laisse aucune marge de manoeuvre décisionnelle. Il faut agir avec précipitation et les agriculteurs n’ont pas le temps de mûrir leurs projets d’investissements. Afin de manifester le besoin d’enveloppes supplémentaires à la hauteur des ambitions affichées, la FNSEA CVL se mobilise et collecte dès à présent les projets d’investissements individuels. Ce travail collectif servira à faire pression de manière significative sur les pouvoirs publics pour se faire entendre sur ce sujet budgétaire.
Des informations plus détaillées seront communiquées aux adhérents de la FNSEA 37 dans la newsletter hebdomadaire du syndicat datée du 5 février 2021.