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Le Clos camelin : des dromadaires en nord Touraine !

A l’extrême nord de la Touraine, de curieux pensionnaires se sont installés au Clos camelin. Un élevage dont l’exotisme fait voyager et qui nous en apprend plus sur les camélidés.

Oui, il y a des dromadaires en Touraine ! Cassons le mythe tout de suite : il n’y a pas d’un côté le dromadaire avec une bosse et le chameau avec deux bosses. Le dromadaire est en fait un chameau ! Et l’on peut également évacuer une seconde idée reçue : la bosse n’est pas constituée d’eau, mais de graisse. Mais c’est beaucoup plus que nous apprend Hervé Yoncourt lors des visites qu’il organise sur son petit élevage de dromadaires à Villiers-au-Bouin, « Le Clos camelin ». Contrôleur aérien à la retraite, il s’est lancé dans l’aventure voilà un an. Cinq femelles vivent actuellement sur ses terres : Sila, Zaza et sa fille Naïma (4 mois), Marci et sa fille Lomas (15 mois). « Je n’ai que des femelles, car les mâles ont un comportement pouvant être compliqué pendant les trois mois de période de rut. Ça nécessiterait des infrastructures adaptées que je n’ai pas pour le moment », précise le passionné. Ces créatures exotiques sont originaires des îles Canaries, qui abritent le plus grand cheptel européen de camélidés. Toutes celles du Clos camelin sont de race majorero, sauf Sila qui est de race aftout (une espèce d’Arabie saoudite). Cette dernière est d’ailleurs la plus imposante avec son poids de 600 kg. « Après avoir vu un reportage sur un élevage de chameaux de Bactriane, avec mon épouse nous sommes allés voir une éleveuse de chameaux dromadaires dans le Larzac. C’est elle qui nous a aidés à débuter en nous formant et en nous cédant deux chamelles, puis à repérer la première femelle gestante qu’on a pu faire venir des Iles Canaries », narre Hervé Yoncourt.

DES ANIMAUX BIEN ADAPTÉS AU CLIMAT

Ses pensionnaires s’adaptent très bien en Touraine. Elles ne craignent ni le chaud, ni le froid. Protégées l’hiver par leur épaisse couche de laine, elles muent en début d’été et légèrement en début d’hiver pour adapter leur pelage à la saison. Leur ennemi, c’est la pluie. « C’est un animal très rustique, mais il faut absolument qu’il ait un abri en cas de pluie car il déteste ça. Et ses pieds, constitués de deux orteils aux coussinets rembourrés, ne sont pas adaptés pour marcher sur un sol humide », souligne l’éleveur. Les chamelles disposent ainsi d’une stabulation à disposition. Les camélidés ne sont pas difficiles quand il s’agit de se nourrir. Chardons et ronces font leur régal. Les cytises et le buis, en revanche, sont toxiques pour eux et peuvent leur être fatals. « Un dromadaire mange et boit quatre fois moins qu’un cheval », pointe Hervé Yoncourt. En plus de l’herbe pâturée et du foin, ce dernier leur fournit une ration de deux litres par jour de complément spécial camélidés, d’orge soufflée et de son de blé. « J’y ajoute une poignée de gros sel, car leur métabolisme en a besoin. Et on ne peut pas mettre une pierre à sel dans le champ, car ils ne savent pas lécher ! » Les camélidés vivent de 30 à 40 ans. Le seul risque sanitaire qui peut les guetter est la gale, une vermufigation est donc indispensable.

UNE ACTIVITÉ TOURISTIQUE, MAIS PAS QUE

Leur métabolisme comprend une multitude de systèmes parfois complexes visant à économiser l’eau. Et pour s’adapter au climat, leur température corporelle varie même de 34,5 à 42,5 °C, pour diminuer l’amplitude thermique avec l’extérieur. Pour découvrir ces animaux étonnamment curieux et sociables, Le Clos camelin propose des visites de l’élevage, des ateliers découvertes (nourrissage, traite…) et des balades à dos de dromadaires. Le lait des chamelles entre de surcroît dans la fabrication d’une gamme de produits cosmétiques : savons, crèmes et laits pour le corps et le visage… L’éleveur vient par ailleurs d’obtenir l’autorisation de commercialiser du lait pasteurisé.  « Le lait de dromadaire est le seul lait classé comme superaliment par la FAO*. Il convient aux personnes intolérantes au lactose et est hypoallergénique, antibactérien, antiinflammatoire, il fait baisser la glycémie, est peu gras, contient des oligoéléments, de la lanoline… », liste le Tourangeau. Avec sa conjointe, il souhaite donc développer la vente de lait, avec une production actuelle d’environ quatre litres par jour et par chamelle. Le couple envisage également de développer une activité de camélothérapie. Rien d’étonnant, étant donné le coté affectueux et apaisant de ces peluches géantes.

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