CONJONCTURE
La FNSEA 37 et JA 37 à la manœuvre face aux mauvais résultats de la saison 2024
Comme pressenti, les résultats de la récolte 2024 sont bien en dessous de la moyenne. La FNSEA 37 et Jeunes Agriculteurs 37 se mobilisent afin d’accompagner les agriculteurs dans toutes les démarches à mettre en œuvre pour faire face au manque de trésorerie qui va immanquablement découler de cette situation.
Comme pressenti, les résultats de la récolte 2024 sont bien en dessous de la moyenne. La FNSEA 37 et Jeunes Agriculteurs 37 se mobilisent afin d’accompagner les agriculteurs dans toutes les démarches à mettre en œuvre pour faire face au manque de trésorerie qui va immanquablement découler de cette situation.
La moisson 2024 des céréales d’hiver se terminent et les craintes se confirment. Les récoltes sont très hétérogènes, mais globalement bien en deçà de ce qu’il faudrait pour couvrir les coûts de production. D’autant que les cours des grains sont en berne.
Malheureusement, et c’est assez rare, aucune culture n’est épargnée : vigne, fourrage, vergers et grandes cultures ont pâti des excès d’eau. De ce fait, même les exploitations disposant de plusieurs ateliers ne peuvent attendre que l’un compense l’autre.
UNE RENCONTRE D’AMPLEUR POUR RÉPONDRE À UNE RÉCOLTE CATASTROPHIQUE
Devant ce constat, la FNSEA 37 et Jeunes Agriculteurs d’Indre-et-Loire ont réuni les représentants des coopératives (Agrial, Terrena, Axéréal, Copac, COC), de la chambre départementale d’agriculture, de Groupama, de la caisse du Crédit agricole Touraine Poitou, de la MSA Berry Touraine, de la laiterie de Verneuil et de la Fédération des associations viticoles d’Indre-et-Loire et des arboriculteurs, dans le cadre d’un CAF (conseil de l’agriculture française) exceptionnel.
Cette réunion qui s’est tenue le 1er août, à la Maison des agriculteurs, avait pour objet de dresser un premier bilan et de voir ce qu’il était déjà possible d’apporter en termes de soutien aux agriculteurs pour faire face à cette situation.
D’emblée, Groupama a signalé que plus de 60 % des contrats MRC (multirisque climatique) ont l’objet d’au moins une étude de déclenchement de l’assurance récolte. Des indemnisations sont déjà déclenchées, elles concernent plus de 34 000 hectares de cultures sinistrées et représentent 3,2 millions d’euros d’indemnisation provisionnés pour le seul département d’Indre-et-Loire.
Par ailleurs, la grêle et le vent de ce début d’été ont couché des maïs et des tournesols. A ces à-coups climatiques s’ajoutent quelques jours de canicule qui fragilisent les cultures de printemps implantées cette année tardivement. L’élévation excessive des températures n’est pas sans conséquences sur tous les animaux d’élevage, notamment les volailles, d’autant qu’elle survient de manière brutale, laissant peu de temps pour s’y préparer. Enfin, la qualité médiocre des fourrages et de l’herbe se traduira par un déséquilibre des rations alimentaires. Les éleveurs vont forcément devoir compenser par l’achat d’aliments. Ils savent aussi que la piètre qualité des fourrages impactera la reproduction. Déjà, des producteurs allaitants pratiquant les vêlages d’été font état de mises bas prématurées. Ce n’est qu’un début, craignent-ils, au vu de l’expérience déjà vécue en 2016.
Côtés grandes cultures, les représentants des coopératives ont partagé les premiers résultats de la moisson 2024. Les élus des organisations professionnelles agricoles ont ensuite ébauché des pistes de solutions pour répondre aux inquiétudes des exploitants.
DES DÉGÂTS D’AMPLEUR, DES SOLUTIONS À LA HAUTEUR
La première solution proposée a été de mettre, à disposition de tous, un fichier permettant en autonomie d’évaluer sa trésorerie.
De son côté, la caisse de Crédit Agricole Touraine Poitou a déjà identifié des exploitations en souffrance et a prévu de mobiliser plus de 50 conseillers pour les rencontrer.
La MSA Berry Touraine a rappelé que des reports des prélèvements de cotisations peuvent être faits à tout moment sur simple demande et sans pénalités. Des échéanciers peuvent également être négociés. La MSA propose également de travailler, sur demande, à la prolongation de l’échéance pour que les cotisations soient calculées sur l’année n-1 au lieu du triennal pour les exploitations dans ce cas. Pour mémoire, ce changement d’option est fixé normalement au 30 juin.
Pour soulager les trésoreries, la FNSEA 37 et Jeunes Agriculteurs 37 ont réclamé des dégrèvements de taxes foncières auprès de la DGFIP.
De leur côté, les centres de gestion seront sollicités pour que les conseillers travaillent à accompagner les exploitations et réorienter les plans de charges, plutôt qu’à l’optimisation fiscale. Enfin, un plan de communication global va être mis en place pour indiquer les démarches potentielles à réaliser et les interlocuteurs à solliciter pour venir en aides aux exploitants. A ce titre, les deux syndicats encouragent les exploitations en difficulté à se faire connaître afin que des programmes d’aides et d’assistance puissent être mis en place au plus vite.
L’association Réagir 37 (tél. au 02 47 48 37 36) est pleinement mobilisée pour les cas les plus difficiles