Foncier agricole : un marché régional « un peu moins dynamique »
La situation du foncier agricole a été longuement abordée durant l’assemblée générale de la Safer du Centre, sous la présidence de Laurent Delorme, vendredi 14 juin à Vendôme (41).
La situation du foncier agricole a été longuement abordée durant l’assemblée générale de la Safer du Centre, sous la présidence de Laurent Delorme, vendredi 14 juin à Vendôme (41).
La Safer du Centre, à travers la voix de sa directrice, Céline Braconnier, a fait un point sur la situation du marché du foncier agricole en Centre-Val de Loire durant son assemblée générale, vendredi 14 juin à Vendôme (41). « On a remarqué en 2023 un retrait, un marché un peu moins dynamique », souligne la directrice. En 2023, on comptait 20 297 opérations pour un total de 58 466 hectares, contre 23 046 opérations en 2022 et 67 538 hectares.
« Nous remarquons qu’en une dizaine d’années, nous avons eu une période d’accélération et on voit une période non négligeable de baisse de marché. Après des niveaux d’activité records en 2021 et 2022, la situation tend à s’inverser », détaille-t-elle.
LA PRÉEMPTION UTILE
Concernant plus précisément la situation régionale, en 2023, 14 084 hectares ont été gérés par la Safer du Centre lors d’opérations, ce qui représente un retrait d’activité de 10 % par rapport à l’année précédente. Plus concrètement, les rétrocessions, qui concernent la majorité de l’activité de la Safer du Centre (51 %), ont représenté en 2023, 7 263 hectares.
Sur l’ensemble des notifications reçues de la part des notaires (soit presque 20 000), la Safer du Centre a formulé 62 préemptions, soit 0,2 %, et 47 préemptions ont été favorables, représentant 372 hectares. « La préservation d’un élevage laitier en Loir-et-Cher a pu se faire grâce à la préemption, permettant d’installer un jeune agriculteur et d’éviter un agrandissement en exploitation céréalière », a précisé Céline Braconnier. Une autre préemption a contribué également à l’installation d’un jeune agriculteur dans le Cher. Sur l’ensemble de la région, la Safer a géré 619 dossiers en 2023 d’un montant total de 85,5 millions d’euros.
Au niveau de la répartition des ventes sur chaque département, la directrice a tenu à rappeler une relative homogénéité « en termes de surface dans la région Centre, ce qui n’est pas vrai dans toutes les Safer ». Sur les 7 263 hectares de rétrocessions gérés par la Safer du Centre, 2 475 hectares, soit 34 %, concernent des installations alors que dans le même temps les agrandissements, ou plutôt « les confortations », sont de 35 % et concernent 2 548 hectares. « Nous parlons d’agrandissement, mais c’est un abus de langage, car nous concernant, nous sommes plus sur des confortations d’exploitation plus que sur des agrandissements excessifs puisque sinon, nous ne serions plus dans le cadre de nos missions », a précisé la directrice de la Safer Centre.
Avec une baisse des ventes en 2023, l’année a été beaucoup plus compliquée pour l’organisme que les années précédentes, avec un fort retrait de l’activité s’expliquant par un recul notamment du résultat d’exploitation. La Safer du Centre est déficitaire cette année de 108 000 euros, contre 1 million d’euros de résultat positif en 2022. Toutefois, grâce à sa trésorerie ainsi que ses placements et économies, le résultat net de l’année 2023 est d’un peu plus de 300 000 euros. Après la présentation du budget et le vote des résolutions à l’unanimité, la matinée s’est poursuivie par une conférence de la géographe et écrivaine Sylvie Brunel, sur l’agriculture à la croisée des chemins.
Afin de conclure l’assemblée générale de la Safer du Centre, neuf jeunes agriculteurs et agricultrices ont reçu chacun un chèque dans le cadre du fonds d’aide à l’investissement. « Cette année encore, vingt-cinq jeunes ont été accompagnés financièrement par la Safer du Centre pour leur installation, représentant un total de 74 000 euros. Ce chèque est une manière de leur dire que nous sommes fiers d’eux », a conclu Laurent Delorme, président de la Safer du Centre.